Le château de Tours, reconstruit au XIIIème siècle par Philippe Le Hardi sous la forme d'un quadrilatère, comportait une tour cylindrique à chaque angle.
Aujourd'hui, seule la tour dite de Guise est complète, la seconde située au Sud-Est ayant été arasée.
Cette tour porte le nom de "Tour de Guise" depuis le 15 août 1591.
Un petit rappel historique...
La France est en pleine guerre de religion.
Henri III avait fait assassiner le duc Henri 1er de Guise (dit le balafré) à Blois le 23 décembre 1588.
Le dernier des Guises, le duc de Mayenne, lui ayant échappé, Henri III fit arrêter, en même temps, Charles de Guise le fils ainé du balafré, la duchesse de Nemours et ses deux fils, le vieux cardinal de Bourbon et l'archevêque de Lyon.
Charles de Guise, prince de Joinville, fut enfermé dans le plus grand donjon du château de Tours, le cardinal à Chinon, l'archevêque à Amboise, et les princes de Nemours à Loches.
Alors agé de 15 ans, Charles de Guise réussit à s'évader du deuxième étage de sa prison
le 15 août 1591.
Les documents et rapports officiels relatent en détail l'exploit du jeune prince de Joinville :
Le 15 août, jour de l'Assomption, le prince s'était rendu, suivant sa coutume, à la chapelle du château, pour y entendre la messe. Ses prières achevées, il revint à la tour. Avant d'y entrer, il aborde familièrement ses gardes, ce qui lui arrivait souvent, et leur porte un défi à qui montera le plus promptement, à cloche-pied, l'escalier à vis. Les gardes se mirent à rire. Voyant qu'aucun d'eux n'ose lui répondre, le duc prend brusquement son élan, gravit les marches quatre à quatre, se jette dans sa chambre à coucher, et en ferme rapidement la portes aux verrous. Il ordonne ensuite à ses domestiques de ne point ouvrir, quelques menaces qu'on leur fasse ; puis, sachant bien que la porte, doublée de fer, résistera longtemps aux attaques dont elle va faire l'objet, il s'empare d'une corde qu'on lui avait apportée la veille dans son linge, l'attache à un bâton qu'il passe entre ses jambes, après quoi, ouvrant le fenêtre, il se fait descendre par ses gens.
Au moment où il allait atteindre la terre, quatre coups de feu sifflent à ses oreilles ; les gardes du château l'avaient aperçu. Effrayé par ce bruit, ses domestiques lâchent la corde ; il tombe d'une hauteur de quinze pieds, et malgré qu'il se soit fait une blessure au genou, il gagne le faubourg de La Riche avant de rejoindre la ville de Bourges à cheval.
Le nom de la tour a conservé le souvenir de cette périlleuse entreprise.
De forme cylindrique, la Tour de Guise repose sur le rempart gallo-romain.
A sa base, elle a une épaisseur de 2,80 mètres et au sommet, d'environ 2 mètres.
Elle est couverte d'un toit conique en ardoise à la fin du XVIIIème siècle et repose sur un couronnement refait au XVème siècle.
Les machicoulis ont été restaurés au XIXème siècle.
Château de Tours
- Tours, 6 janvier 2010 -
- Tours, 6 janvier 2010 -
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